Source : Le Blog des EPN de Wallonie
La voie numérique doit rester une option aux côtés d’un accueil physique et téléphonique de qualité et accessible par défaut.
Il faut « monter dans le train du progrès », telle est la réponse politique récurrente face aux marques d’inquiétude dont témoigne une grande partie du milieu associatif et académique devant la numérisation toujours plus rapide des services publics. L’argument est pernicieux. Il sous-entend tout d’abord que les interlocuteurs·rices à qui il s’adresse sont quelque peu réactionnaires. Il renforce également l’idée que la numérisation des démarches administratives, comme de l’ensemble de la société, est un mouvement inexorable, forcément synonyme de progrès et qu’on ne peut, par conséquent, pas faire grand-chose pour le tempérer. Cette rhétorique éloigne la possibilité d’interroger le sens de ces transformations ainsi que la direction qui leur est donnée : la seule option envisageable est de s’y adapter. C’est l’un des effets insidieux de ce que le sociologue Luc Boltanski (2008) appelle la domination complexe, propre aux sociétés capitalistes-démocratiques contemporaines : « une de ses caractéristiques est de présenter le changement comme étant à la fois inéluctable et souhaitable.
QUELQUES CHIFFRES
46% des Belges sont en situation de vulnérabilité numérique. C’est le chiffre phare du dernier baromètre de la Fondation Roi Baudouin (FRB) sur l’inclusion numérique (Faure et al. 2022). L’étude n’a pris en compte que les Belges âgé·es entre 16 et 74 ans, laissant de côté le public des + de 75 ans, potentiellement le plus vulnérable sur la question. On peut raisonnablement avancer que c’est donc bien la moitié des Belges qui a des problèmes avec les outils numériques. Si la moitié des Belges n’a que des compétences faibles pour réaliser correctement des démarches en ligne ou pour comprendre les enjeux basiques de l’interface, ou alors n’est pas utilisatrice du numérique, cela signifie que ce ne sont donc pas que des personnes précarisées socio-économiquement qui sont touchées, c’est potentiellement le·la citoyen·ne lambda également !
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Numérisation des services et inégalités